Boulevard Vincent Auriol - Medine
С переводом

Boulevard Vincent Auriol - Medine

Год
2004
Язык
`French`
Длительность
368680

Below is the lyrics of the song Boulevard Vincent Auriol , artist - Medine with translation

Lyrics " Boulevard Vincent Auriol "

Original text with translation

Boulevard Vincent Auriol

Medine

Оригинальный текст

Sénégal 19.78 le départ de mon pays ressemble plus à ma fuite

J’ai entrevu la réussite et son manteau tricolore

Pris refuge auprès de l’ex-colonisateur

Homme de couleur qui un jour quitta l’Afrique

Quitta l’hémisphère Sud et le cancer des tropiques

En direction des cités d’or mis le cap sur le Nord

Sur ma famille met l’issue de son sort

Paris, la capitale française

J’atterris sur la plus belle ville du monde entre deux chaises

Entres les boulots et l’entassement des foyers

Entre l’argent familial et le règlement du loyer

Si mes calculs restent bons jusqu’en Août

J’arriverai à m’en sortir mais en marchant sur une poutre

Bientôt, j’aurai de quoi les faire venir

Mon épouse, mon fils et ma fille pour changer d’avenir

Plus d’un milliers de journées ont passé

Je retrouve le visage de ma famille soulagé

Après leur vol avec escale sur le territoire d’Espagne

Le temps d’un contrôle, de réparer les pannes

En panne de cœur, en mal du pays

Mon fils et ma fille pleurent leurs amis chaque soir dans leur lit

Dans quelques mètres carrés fermés de contre-plaqué

Pour que le froid hivernal se trouve contrecarré

Ménagère dans les hôtels est mon épouse

La peinture en bâtiment sera ma seconde épouse

Avant qu’elle me foute à la porte un joli soir de printemps

Et qu’elle me dise: «débrouille-toi maintenant»

Entre temps quelques nouvelles frimousses apparaissent

Un deuxième fils, une deuxième fille, une double caresse

Et comme les bonnes nouvelles n’arrivent jamais seules

Je me retrouve sans un toit avec mes valises sur le sol

Retour au point de départ sur les quais de la gare

Habitations faites de toile, ce sont des tentes pour dortoir

Des couvertures dans la boue pour marabout

Une corde entre deux trous pour faire sécher les boubous

France terre d’accueil loin de mon village

Je ressens la ségrégation dans les plis de leurs visages

Apparemment les Droits de l’Homme ne marchent pas pour les hommes noirs

Ne marchent pas pour les femmes noires

Mais l’exception de la règle un jour descendit de son bus

Sur son t-shirt était écrit «Emmaüs»

Appartement provisoire trouvé par les gens du Livre

Vincent Auriol c’est le nom qui nous délivre

Un boulevard du 13ème arrondissement de Paris

Provisoirement j’y habiterais en plus le quartier est paisible

La charpente a l’air solide, mais le bois est sec

Un incendie n’en ferait qu’une bouchée de pain sec

Sans attendre, j’emménage avec ma femme de ménage

Avec mes problèmes d’argent et mes enfants en bas âge

J’envisage de rester peu de temps ici

Alors j’entreprends les démarches à la mairie de Paris

Simple précaution j'épluche les annonces

Mais derrière chaque demande se cache la même réponse

«On vous rappellera, l’appart' est déjà loué»

Même si parfois j’avais d’avance de quoi payer trois loyers

Quinze ans pour comprendre le système

Quinze ans de lettres mortes envoyées au ministère

Trop étroit est devenu ce double F3

Et c’en est trop car les petits se sont faits mordre par les rats

Insalubrité au rendez-vous des crasseux

Suffisant pour mon espèce pour les gens de ma race

Voici la France des odeurs qui resurgit

Le tas de poussière qu’on a glissé sous un tapis

Une dernière couche de peinture au plomb

C’est ça leur socialisme

Mais ce sont nos enfants qui souffrent de saturnisme

Et je repense à ma venue de Dakar

Le rêve Européen s’est transformé en cauchemar…

«Mais depuis quelques semaines, elle craque.

Son fils de 6 ans aurait été mordu

par un rat en pleine nuit.

„Il était monté ici, après il est venu par ici,

après il a sauté ici après il m’a mordu“.

Mais aujourd’hui les habitants

craignent pour leur sécurité et redoutent un incendie.»

Voici l’heure d’un repos bien mérité

Après une dure journée de labeur je m’assoies devant la télé

«Papa, papa""Mais qu’est-ce-qu'il y’a encore?

Vous devriez déjà être couché n’avez-vous pas vu l’heure ?»

Je me dirige vers la porte qui mène à l’autre appartement

Qui sert de salle de jeux et de chambre pour enfants

Une fumée noire qui s’infiltre sous la porte

Un hurlement de femme, qu’a-t-elle à crier de la sorte?

Ce sont des flammes

Des flammes grandes comme les montagnes

Qui embrasent le corridor, les escaliers avec hargne

Un monstre de feu qui avale tout sur son passage

Qui détruit les fondations étage par étage

C’est une boite d’allumettes enflammée de 6 étages

Une prison de feu qui entreprend son carnage

Aucune issue et ce depuis des années

Aucun extincteur ni détecteur de fumée

Et soudain je me souviens la raison pour laquelle

Je me suis levé du fauteuil: pour les enfants et leur querelle

Désormais séparés par l’incendie

Je cherche le regard d’un de mes fils, d’une de mes filles

«Ne bougez pas !

J’appelle les combattants du feu

Car papa n’est pas assez fort pour sauter dans le feu»

Sauter dans le brasier d’un immeuble insalubre

Autant fermer les yeux et prier fort pour son salut

Dix minutes se sont passées, aucune sirène, aucune aide

«Les entrées sont scellées, dirigez-vous vers les fenêtres !»

À plat ventre comme les cafards, nos colocataires

La position est bien connue: face contre terre

En une fraction de seconde c’est ma vie qui s’enfuit

Lorsque le plafond s'écroule sur les dos de ma famille

Voici mon cercueil: ma cité provisoire

Vincent Auriol c’est le nom de son boulevard …

15 ans, 17 personnes sacrifiées

14 enfants ont péri sur le bûcher

Bien souvent l’atrocité de la mort fait bouger les choses

Car désormais ils seront logés sous les roses

Dernières insultes par le chef commissaire:

«Tous ces Noirs sont-ils en situation régulière ?»

Voici le prix du sang d’une ancienne colonie

Voici le respect attribué aux familles…

Diamé, Gassama, Cissé, Konate, Diara, Sy, Traoré, Sissoko, Dembele,

les familles de l’hôtel Opéra…

Paix

Перевод песни

Senegal 19.78 Leaving my country is more like my flight

I caught a glimpse of success and its tricolor coat

Take refuge with the ex-colonizer

Man of color who once left Africa

Left the southern hemisphere and the cancer of the tropics

In the direction of the cities of gold set course for the North

On my family lays the outcome of its fate

Paris, the French capital

I land on the most beautiful city in the world between two chairs

Between jobs and crowded homes

Between family money and rent payment

If my calculations remain correct until August

I'll manage to get by but by walking on a beam

Soon I'll have enough to bring them

My wife, my son and my daughter to change the future

Over a thousand days have passed

I find my family's face relieved

After their flight with a stopover in Spanish territory

Time for a check, to fix the breakdowns

Heartbroken, homesick

My son and my daughter mourn their friends every night in their bed

In a few closed square meters of plywood

So that the winter cold is thwarted

Housewife in hotels is my wife

House painting will be my second wife

Before she kicks me out one pretty spring night

And tell me, "do it now"

Meanwhile some new faces appear

A second son, a second daughter, a double caress

And since good news never comes alone

I find myself without a roof with my suitcases on the floor

Return to the starting point at the station platforms

Dwellings made of canvas, these are dormitory tents

Blankets in the mud for marabou

A rope between two holes to dry the boubous

France, land of welcome far from my village

I feel the segregation in the creases of their faces

Apparently human rights don't work for black men

Don't work for black women

But the exception to the rule one day got off his bus

On his t-shirt was written "Emmaus"

Temporary apartment found by People of the Book

Vincent Auriol is the name that delivers us

A boulevard in the 13th arrondissement of Paris

Temporarily I would live there plus the neighborhood is peaceful

The frame looks solid, but the wood is dry

A fire would make a pittance

Without waiting, I move in with my cleaning lady

With my money troubles and my little kids

I plan to stay here for a short time

So I take the steps at the town hall of Paris

Simple precaution I peel the advertisements

But behind every request is the same answer

"We'll call you back, the apartment is already rented"

Even if sometimes I had in advance enough to pay three rents

Fifteen years to understand the system

Fifteen years of dead letters sent to the ministry

Too narrow became this double F3

And it's too much because the little ones got bitten by the rats

Unsanitary appointment of filthy

Sufficient for my kind for people of my race

Here is the France of smells that reappears

The pile of dust that we slipped under a rug

A final coat of lead paint

This is their socialism

But it's our children who suffer from lead poisoning

And I think back to my coming from Dakar

The European dream has turned into a nightmare...

“But for the past few weeks, she has been cracking up.

Her 6-year-old son was allegedly bitten

by a rat in the middle of the night.

„He went up here, then he came this way,

then he jumped here after he bit me."

But today the inhabitants

fear for their safety and fear a fire."

It's time for a well-deserved rest

After a hard day's work I sit in front of the TV

"Dad, dad" "But what else is there?

You should be in bed by now, haven't you seen the time?"

I head for the door that leads to the other apartment

Which serves as a playroom and children's room

Black smoke seeping under the door

A woman's scream, what's she got to scream like?

These are flames

Flames as big as the mountains

Who set the corridor ablaze, the stairs with anger

A fire monster that swallows everything in its path

Who destroys the foundations floor by floor

It's a six-story flaming matchbox

A prison of fire that begins its carnage

No way out for years

No fire extinguisher or smoke detector

And suddenly I remember the reason why

I Got Up from the Armchair: For the Children and Their Quarrel

Now separated by fire

I seek the gaze of one of my sons, one of my daughters

"Do not move !

I call the fire fighters

'Cause daddy ain't strong enough to jump in the fire"

Jump into the blaze of an unsanitary building

Might as well close your eyes and pray hard for his salvation

Ten minutes passed, no sirens, no help

"The entrances are sealed, head for the windows!"

On their stomachs like cockroaches, our roommates

The position is well known: face down

In a split second my life is gone

When the ceiling crumbles on my family's backs

Here is my coffin: my provisional city

Vincent Auriol is the name of his boulevard...

15 years, 17 people sacrificed

14 children perished at the stake

Often the atrocity of death makes things happen

Because from now on they will be housed under the roses

Final insults by the chief commissioner:

"Are all these blacks legal?"

This is the blood money of an ancient colony

Here is the respect given to families…

Diamé, Gassama, Cisse, Konate, Diara, Sy, Traoré, Sissoko, Dembele,

the families of the Hotel Opéra…

Peace

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